Extension du domaine de la lutte


Comptabilité spectrale, anniversaire de circonstance, projection(s) de saison.


Le Miroir des fantômes existe depuis maintenant quatre ans, puisqu’un texte consacré à A Touch of Sin (Jia Zhangke, 2013) en constitue la toute première publication, datée du 6 juillet 2014. Neuf cents successeurs ensuite, il semble d’actualité, sinon judicieux, de rappeler que les services, voire sévices, de votre serviteur sudiste, au pedigree portuaire, ne se résument pas à ce navire amiral, que de multiples bâtiments, certes moins imposants, ornent la flotte en ligne, pêche à la ligne tout sauf industrielle, professionnelle, dirigée par le plein plaisir d’écrire, de célébrer, de partager, parfois, rarement, peu de goût ni de temps, de démolir les médiocres idoles de la modernité ou du passé. Sur mon miroir fantomatique et anatomique, vous trouvez des albums, de l’art graphique et numérique, des « bandes originales », des billets, des chroniques, des occurrences du cinéma français, charité ordonnée, un classement par genres, rangement purement pragmatique, ceux-ci abolis en esprit au profit des imageries, des critiques, autre catégorie commode et discutable, des disques, du direct, du replay, du ciné en salle, en streaming, en DVD & VOD, de quoi justifier l’accroche polymorphe – Tous les cinémas, tous les écrans –, des essais, des livres, de la peinture, de la photographie, des portraits, des séquences, des statuts thématiques, de la TV, des morts et des vivants encore. Réfléchir aux/avec/les films, ainsi pourrait être résumée la motivation majeure de cette masse mineure, qui se permet en outre de conserver la dimension intime du blog, journal de bord d’une traversée des images sonores autant que d’une vie individuelle et interpersonnelle. Car dans l’écriture, pas seulement cinéphile, s’associent l’esthétique et le civique, le poétique et la politique, le privé via le public.


Pardonnez-moi ou pas ce truisme : la vision des œuvres révèle une vision du monde, leur transposition littéraire, point littérale, relève de l’autobiographie fragmentaire, d’un romantisme certainement pas humaniste, capable de s’acoquiner avec le X, d’un classicisme séduit par le baroque, la révolte. Donc donner à lire le cinématographe, lui-même, de manière étymologique, graphie du mouvement ; de surcroît le donner à voir et à écouter, au moyen de collections et de communautés, de chaînes audiovisuelles, playlist ou portail, d’un musée imaginaire presque silencieux. Quant à M. Cronenberg, site à l’intitulé explicite, en allusion asiatique, à la périodicité davantage épisodique, dédié à l’univers du canadien David, cinéaste de chevet, d’adolescence, en compagnie de Brian De Palma & William Friedkin, chacun représenté en particulier sur deux groupes précités, il comporte une trentaine d’entrées signées par mes soins. Enfin, d’innombrables notules prennent place sur les pages principales on line, dont une traitant de la filmographie transalpine, qu’hébergent, réconciliés, en parallèle, le réseau supposé social de Monsieur Montagne Sucrée ou son rival pas si relou de Mountain View. Comme le réclamait le Zarathoustra du moustachu fraternel fini fada, j’écris avec mon sang, j’écris dans l’instant, j’évite souvent de me relire, je me dispense dorénavant de commenter la prose d’autrui, je préfère mettre en valeur ce (ceux) qui me tient à cœur (celles qui m’intéressent), avant que ne sonne l’heure (du loup, trop tard, Ingmar, diariste insulaire). Je ne me vante pas, je n’invente rien, je me garde d’oublier, je ne me dégrade pas à ruminer. Une fois le nombre mille atteint, peut-être faudra-t-il envisager d’évacuer le clavier. D’ici là, que sera, sera, pas vrai, déterminée Doris Day ?

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