In Tranzit : Drôle d’endroit pour une rencontre

Fleur et fumier, mourir d’aimer puis vivre sans amour et revisiter à nouveau la matrice meurtrière du cinéma dit moderne… Au tovarich Gérard Jamais assez on ne soulignera la cinégénie de la neige et du froid. Tourné en Russie, In Tranzit séduit d’emblée par cette éphémère virginité, ces haleines visualisées, ce poids du monde et du réel qui fait en partie la beauté du cinématographe, grâce auquel on les perçoit différemment, on les ressent de façon plus intense, médiatisés par un regard particulier, collectif, telle une philosophie esthétique en mouvement dans le temps. Documentariste (et co-scénariste), Tom Roberts raconte avec un classicisme précis, attentif, à contre-courant, une (double) histoire (d’amour) étonnamment émouvante, hautement improbable, véridiquement (?) avérée, la réalité, comme on le sait, ne s’embarrassant guère des préventions de la bienséance (cf. Portier de nuit ). En 1946, des soldats allemands se retrouvent dans un camp de passage (d’où le titre) russe ...