Un homme intègre : La Grotte des rêves perdus

Enlisement à Téhéran, seconde chance de souffrance, dénouement de damnation. Fritz Lang prétendait-plaisantait que le Scope ne servait qu’à filmer des serpents et des enterrements. Dans Un homme intègre , le format large matérialise à l’écran l’enfermement du protagoniste éleveur de poissons, pas de pythons, et deux ou trois surcadrages d’obscurité directement hérités du dernier plan de La Prisonnière du désert (Ford, 1956) renforcent l’absence d’horizon, de solution. Western et thriller de stagnation, de lenteur, ce métrage innervé par une rage rationnelle nous conte les déboires d’un pisciculteur nordiste cerné par une corruption généralisée, pour ainsi dire ontologique. Ici, en Iran, en 2017, une adolescente peut bien se suicider hors-champ car renvoyée de son lycée pour non-conformité de foi, se voir interdire une simple sépulture charitable en impitoyable cimetière musulman, et des mecs se disant envoyés par la mosquée du coin débouler chez l’innocent trafiquant d’alc...