The Girl Next Door


Une œuvre, un plan : Deep Inside Ashlyn Gere (2003)


Réalisé par Veronica Hart, produit par Jane Hamilton, c’est-à-dire la même personne, au parcours presque pareil, X-rated + mainstream, voici en vidéo une auto-antho en forme de final, où se miroite au carré, au propre, au figuré, une femme modeste, une actrice lucide. Le choc de Marilyn Chambers, la sagesse de Lauren Hall, la patience de Rocco Siffredi, l’amitié avec Victoria Paris, (re)lisez-moi ou pas à propos du duo de Two Women (Alex de Renzy, 1992), le remplacement de Nina Hartley, par conséquent l’improvisation en compagnie de Silvera Joey, en sus de la différence entre sexe, sentiments, de la démystification d’un milieu ni pire ni mieux : autant d’instants dont se remémore celle qui se définit, à tort, trésor, en simple girl next door, qui considère l’incontournable Chameleons (John Leslie, 1992) comme son meilleur film, révélation de conversation faite au vrai-faux couple – Brooke Hunter & Dale DaBone s’y collent – anonyme de l’ultime saynète, la septième, quatuor à préservatif, fantasme assouvi, oh oui. Une bise sur le pénis, geste complice, un clin d’œil à la caméra, attachantes pattes-d’oie, des remerciements guère cyniques au public (dans l’introduction à sa coiffeuse), l’indication de l’adresse de son site puis la chère Ashlyn s’éclipse, se recycle, nous quitte. D’elle demeure donc ce montage d’un autre âge, ce monologue au milieu d’une loge, au creux d’un cabaret. La principale intéressante intéressée ne se met certes pas à nu, sauf selon l’épisode supra, les extraits par ses soins sélectionnés de The Last Resort (Wesley Emerson, 1990), Slow Burn (Michael Craig, 1991), Chameleons, Deep Inside Centerfold Girls (Gregory Dark, 1991), notre modernité remarquera le gang bang masqué, Decadence (Michael Ninn, 1997), Malibu Spice (Renzy, 1992). Pas d’exhibitionnisme ici, encore moins de moralisme. Charmante, amusante, cohérente, éloquente, Ashlyn Gere sait (nous) séduire, laisse à autrui la justification, la victimisation, l’apologie, la nostalgie. Sa franchise défie l’hypocrisie, son sincère (en sueur) investissement (sur le set) s’avère désarmant. Contrairement à la doxa peu sympa, ce ciné mésestimé possède une poignée de qualités, démonstration d’une compilation pas à la con.

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