Relic : La Nuit au musée


Soupe d’entourloupe, cargaison à la con, soirée sinistrée.


Ratage total, plantage interminable, co-production cosmopolite commise par l’estimable Peter Hyams, Relic (1997) possédait pourtant un argument pertinent, une thématique à base de mythe et de génétique. Et si, derrière les récits, les superstitions, se tenaient l’évolution, la mutation ? Débuté en Amazonie intime, presque à la Joseph Conrad, par un bad trip sarcastique, le sorcier sourit de l’hallucination du pigeon, ce métrage d’un autre âge, relique cinématographique au croisement du mécanique et du numérique, la créature exotique de Stan Winston alors dédoublée, informatisée, en plan large, en déplacement rapide, se poursuit en huis clos à Chicago, vrai musée transformé en décor de studio, oblique vers le film classé catastrophe, cohorte de petits privilégiés à évacuer, surtout le maire et sa dame, merci aux mécènes, amen, avant de virer au survival enflammé, au moins au sens propre, tant pis pour le figuré, boucle bouclée avec le brasier du générique. Du cargo létal aux salles muséales, un brin carcérales, Hyams cadre en widescreen, éclaire en low key, nous promène au milieu d’un humide tunnel de mine de charbon, parmi des pantins transparents, sinon navrants, mentions spéciales à Penelope Ann Miller, ex-danseuse de pole dance selon L’Impasse (Brian De Palma, 1993) & Tom Sizemore, « second rôle » croisé chez Kathryn Bigelow (Blue Steel, 1989), Oliver Stone (Né un 4 juillet, 1990 + Tueurs nés, 1994) ou Michael Mann (Heat, 1995), tandem insipide, jamais crédible, tandis que Linda Hunt (Dune, David Lynch, 1984 ; Maverick, Richard Donner, 1993) & James Whitmore (L’Œuf du serpent, Ingmar Bergman, 1977) se limitent à des caméos de labo.



Que quatre scénaristes – le couple Amanda Silver & Rick Jaffa, ensuite retrouvé sur La Planète des singes : Les Origines, Rupert Wyatt, 2011 et Jurassic World, Colin Trevorrow, 2015 ; Amy Holden Jones, responsable de la série Beethoven, du remake de Guet-apens ; John Raffo, biographe de Bruce Lee – puissent perpétrer pareille ineptie laisse le spectateur pantois. Que vaut le roman originel des New-Yorkais Preston & Child ? On l’ignore encore, on doit se farcir une histoire d’hormones, d’hypothalamus, d’ADN, de SDF, de vernissage, de sauvetage, de Castor & Pollux, flics à quatre pattes, de « Kothoga » pas sympa, de scientifiques aussitôt métamorphosés en rats de laboratoire parmi leur labyrinthe à la Panic Room (David Fincher, 2002), pas le temps de pontifier à propos du topo sous le patronage de Callisto. Finalement, le photographe affligé par l’absorption de la maléfique potion se révèle être la némésis nocturne, un soupçon salace, puisqu’il bave devant la biologiste en sueur, en robe de soirée, scène à la Alien (Ridley Scott, 1979), Gale Anne Hurd (Aliens, James Cameron, 1986) co-produit, en compagnie du Sam Mercer de Congo (Frank Marshall, 1995), aussi financier de Shyamalan, cela expliquant sans doute ceci. Réfugiée au sein d’un réservoir, à l’abri de l’explosion de saison exécutée par ses soins, Margo Green retrouve le magnanime Vincent D’Agosta, ondine pour divorcé, olé. Demeure l’entrée de l’exposition, citation de la tête-porte de l’Ogre des jardins transalpins de Bomarzo, déjà vue dans l’émouvant Meridian (Charles Band, 1990) ou retravaillée via l’une des affiches de Lost River (Ryan Gosling, 2014), élément symbolique, ironique, d’un film qui manque de mordant et ne pénètre à aucun moment au cœur de son sujet disons ethnologique, dommage.


Allez, (re)lisez Mircea Eliade ou (re)visionnez Capricorn One (1978), La Fin des temps (1999), au lieu de subir ce Relic autant anecdotique, étique, que le désastreux A Sound of Thunder (2005). Hyams ? Aïe et Mmm, à parts égales, hélas…

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