The Offence
Faire des films efficaces, se rassurer sur sa sensibilité…
Ma confirmation à la question : Yes it can, and should! Voici en VO un article
assez intéressant, cristallisant un basculement, du « graphique »
vers l’idéologique, sans cependant paraître s’apercevoir que l’organique
procède du politique, que la représentation ne saurait se passer d’une
réflexion, même a minima, même
inconsciente. Figurez-vous que je lus jadis L’Oiseau bariolé
concerné, désormais adapté, petit catalogue horrifique, didactique, à l’authenticité
discutée, sans en être traumatisé, CQFD – Survivre avec les loups de la
fallacieuse Misha Defonseca suivra d’ailleurs la voie. Oui, la relativité
concerne aussi le scandale, la censure, et la transgression, terme très
religieux, à la Georges Bataille, se métamorphose avec les années, les
sociétés, mais choquer, être choqué, constitue encore un plaisir, comme le
disait un certain Pasolini, expert en ce domaine, réputation payée au prix de
sa vie.
La partie historique du texte garde
le silence sur un phénomène essentiel, celui de la démocratisation de la
pornographie durant les seventies,
des deux côtés de l’Atlantique, sans laquelle les « auteurs européens »,
pas qu’eux, ne pouvaient se permettre autant d’eXplicite. Et quid du cinéma qualifié d’horreur, mon
cœur, dont la meilleure mission signifie nous faire aimer la vie, à travers la
survie ? Quant à la fameuse fellation de The Brown Bunny (Vincent Gallo 2003),
elle vient après celle, pareillement non simulée, de la chère Maruschka Detmers
dans Le
Diable au corps (Marco Bellocchio, 1986), en sus, locution idoine, bien
sûr, de renvoyer, a priori aujourd'hui, vers une forme de
soumission supposée, de « domination masculine » imposée via la caméra, amen. Comment et pourquoi choquer, après « l’irreprésentable »
de la Shoah, en plein politiquement correct, à l’heure de la victimisation
généralisée, procédurière ?
Quelques films, quelques séquences,
se posent en réponse, j'écris sur certains, néanmoins, le spectateur
contemporain, semblable à l’Alex de Burgess & Kubrick (Orange mécanique, 1971),
sa rétine bombardée d’atrocités en stéréo, selon le traitement Ludovico,
possède une capacité d’endurance, sinon d’indifférence, plutôt impressionnante,
assortie d’un sentimentalisme épidermique ; remercions ou pas les médias pour
cela. Pire, mieux, au milieu du monde merdeux modelé par Messieurs Macron,
Trump et Bolsonaro, ces images à ramage, en réalité, presque on s’en fiche, ne
s’en effarouche, car la mimesis ne secoue qu’en écho, scato ou de lamento…
Commentaires
Enregistrer un commentaire