Traque sur Internet : Impressions sur une dématérialisation

Archéologie et technologie, errance et substance, esthétique et politique… À l’heure où Jacques Aumont loue les bienfaits de l’interprétation, envisageons Internet comme une immense cinémathèque. Il s’agit, littéralement, d’une utopie, d’un lieu qui n’existe pas, hors l’hébergement physique et géographique des serveurs, les éventuelles redirections par des pays de transition. Dans ce territoire désincarné accessible via un clavier, à peine quelques clics et, bien sûr, un fournisseur d’accès, un navigateur de virtualité(s), des milliards d’images animées nous attendent, avec une patience supérieure à celle des filles en vitrine d’Amsterdam (ou Amsterdamned , corrige Dick Maas, écumeur de canaux utérins et réparateur de cabines d’ascenseur propices à la copulation, à la terreur [1] ). La linéarité reste en retrait, au profit de la mosaïque ; l’espace-temps émergent se joue des paramètres euclidiens ; le hasard n’existe qu’en surface, orienté par d’intéressées r...