La Marque du vampire : Melancholia

Derrière les apparences délicieusement effrayantes, la vérité historique (et physique) insupportable ; sous le mythe montré miteux, la tristesse des hommes se sachant mortels… Dans La Marque du vampire (1935), relecture « parlante » du perdu London After Midnight , Tod Browning, bien avant Hitchcock, Polanski, Craven et Kevin Williamson, pratique l’auto- remake et réinvente le cinéma méta (brillamment exploré, deux ans plus tôt, par Cooper et Schoedsack à la poursuite de King Kong). Le respect rassurant mais provisoire du « cahier des charges » du genre – château hanté, toile d’araignée, cierge phallique, séduisants prédateurs exotiques – vole en éclats durant la coda shakespearienne : le couple vampirique, gentiment incestueux, incarné jusqu’à la caricature par Béla Lugosi et Carroll Borland, met enfin bas les masques, se défait des accessoires de rigueur (dents et perruque, maquillage gothique). Comme chez Maupassant filmé par Ophuls d...