Cruising
Un métrage, une image : I viaggiatori della
sera (1979)
À Jacqueline, exploratrice
transalpine
We're
in a place where Heaven breathes
Making
some love and shooting the breeze
Living
out the memories we'll share
Sur la mer
Kylie Minogue, Loveboat
Coda macabre d’une décennie
dépressive, voici donc une inédite – en tout cas en salles hexagonales –
dystopie, qui en évoque une autre, celle d’Anderson, bien sûr (L’Âge
de cristal, 1976), qui (r)appelle de Houellebecq le Lanzarote
ad hoc. En sus co-scénariste au côté
d’Alessandro Parenzo (Cani arrabbiati, Mario Bava, 1974),
avec pour second Ricky (La scorta, 1993) son fiston,
Tognazzi survit en DJ, se voit vite convié, radio ordonnée, donc lui-même
remercié, à visiter, des grands enfants endoctrinés accord donné, un village en
plein air, piège solaire de paradis totalitaire, où jouer (à) un jeu dangereux,
où décrocher une croisière mortifère. De là-bas, on ne revient pas, on peut à
peine tenter de s’évader, y parvenir in
extremis, d’Orso admirons le
sacrifice, par exemple en compagnie de l’exquise Corinne Cléry (Histoire
d’O, Jaeckin, 1975, La Proie de l’autostop, Festa
Campanile, 1977, Le Miel du Diable, Fulci, 1986), juvénile gérontophile,
résistante excitante. Si le casting
choral ne démérite, mentions spéciales à William Berger (Les Nuits de l’épouvante,
Scardamaglia, 1966 ou Le Dernier Face à face, Sollima,
1967) & José Luis López Vázquez (La Petite Voiture, Ferreri, 1961 ou Peppermint
frappé, Saura, 1967), I viaggiatori della sera révèle une
Ornella Vanoni souvent valeureuse, jamais vicieuse, doucement émouvante.
L’acteur/réalisateur adapte certes un roman, filme une fable affable, par
conséquent de son temps, dont le diktat de sécurité, surpopulation à la clé, on
méconnaissait encore la solution sociale, sinon finale, des vertus virales,
déjà miroite et se moque de notre soumise et médiocre modernité. Il ressemble
aussi, pas tant en catimini, à un émule délocalisé de Bergman, en observateur sincère
et précis d’un couple en (dé)route. Le voyage au bout de la vieillesse, de la
détresse, se termine au milieu de l’eau, au creux d’un zoo, d’un diluvien et à la dérive îlot, sur lequel le marmot
minable mais humanisé réalise son œdipien projet, fi de fléchettes, place au
pistolet. Concocté aux Canaries, le film de vraie-fausse SF s’insère ainsi au
sein d’un sillage de souriant naufrage, celui de la fameuse « comédie à
l’italienne », expression à la con moins raciste néanmoins que la risible « western
spaghetti », attribuable en outre, en partie, à l’ultime tiers de l’opus doux-amer, ensoleillé, désespéré,
réflexion en action(s), en estival et minéral camp de concentration, au sujet
des utopies, de la jalousie, de la liberté confisquée, enfuie. Face à l’enfer
sur Terre, deux frères ne se laissent faire, s’adonnent au nectar suicidaire, jumeaux
pas gynécos (Faux-semblants, Cronenberg, 1988), attifés d’une folie à
l’Alice de Lewis. Et votre tour arrivé, copulez en communauté, ou combattez
comme Carné…
Merci de la gentille dédicace et aussi pour la musique bien entraînante !
RépondreSupprimerQuestion exploration transalpine et internationale :
Camp de concentration du bonheur ...https://www.rtbf.be/info/societe/detail_histoire-belge-gerard-blitz-fondateur-du-club-med?id=4939963
Tognazzi toujours naturellement si attachant en "Mocassino "maquereau fétichiste de la tatane ...cirée : La Supertestimone film https://www.dailymotion.com/video/x7yenvh
https://www.youtube.com/watch?v=h74i8AGyWIM
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=PrylX3S1Mgk
"Coda macabre d’une décennie dépressive" : BOB AND CAROL AND TED AND ALICE, Paul Mazursky, 1969 - Getting Ready
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=x9ZGbTA4XYY