Compartiment tueurs : Ceux qui m’aiment prendront le train
Suite à son visionnage sur le site d’ARTE, retour sur le titre de
Costa-Gavras.
Deux ans avant l’épuisant et
pareillement « choral » Un homme de trop, Costa entrecroise
cette fois (« seconde classe » ou « seconde main ») Le
Crime de l’Orient-Express et La Corde, avec un soupçon, of course, de L’Inconnu du Nord-Express
(motif retrouvé du crime sans mobile) : sous la petite et superficielle
patine pop, tout ceci s’avère
beaucoup poussiéreux et profondément creux, malgré (à cause de ?) une
belle « brochette » d’actrices et d’acteurs non dénuée de valeur, de
saveur, hélas réduits à faire leur piccolo numéro en solo, privés d’interaction
véritable, chapelet de wagonnets renommés et non TGV méta, voire génocidaire
(mentions spéciales à Pascale Roberts, superbe incendiaire trop tôt
« refroidie », à Piccoli, piètre « pervers » constamment
liquéfié, précocement liquidé ; notez itou les caméos de Nadine Alari en épouse
dévouée, de Monique Chaumette en veuve émouvante et de Bernadette Lafont en
« moulin à paroles » familial ; quant à Montand, enrhumé,
énervé, il arbore un hilarant accent sudiste accentué). Débutant énergique
adaptant l’intéressant Japrisot (ah, cet exemplaire prémonitoire du Capital
dans la valise du si lisse Perrin) et documentant (avec moins de talent, de
drôlerie et d’originalité que Godard, pas vraiment À bout de souffle dans un
similaire « exercice de style » faussement US) un Paris (un pays) définitivement
révolu, en parallèle (et en pleine) de la (« salvatrice », davantage
que dévastatrice) Nouvelle Vague, le réalisateur conclue son Cluedo molto
verbal par une nocturne coda auto, poursuite filmée « à
l’américaine » (récompenses pour l’opus
là-bas), en bord de Seine, avant la « révolution » des incomparables Bullitt
et French
Connection. De l’humour, du rythme et du second degré (« Tout ça
pour six briques ! »), Compartiment tueurs n’en manque certes
pas, mais Gavras s’amuse bien davantage que le spectateur, surtout celui, en
ligne, de 2017. PS : le plan du gyrophare policier se verra repris plus tard (sans les
« blousons noirs » motards) par les ZAZ
flanqués de Leslie Nielsen, moins rondouillard que le solide Pierre Mondy, oui...
"On connait pas les gens qu'on aime pas." Charles Denner est époustouflant de vérité, un surgissement de réalité fantastique qui électrise ces troubles du compartiment...
RépondreSupprimerCompartiment tueurs (1965) - Extrait avec Charles Denner, Yves Montand et Pierre Mondy
https://www.youtube.com/watch?v=viVbVKq1V14
https://www.youtube.com/watch?v=J9BfIdkDNBU
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Sd-EUVPjQJU
https://lemiroirdesfantomes.blogspot.com/2020/01/peur-sur-la-ville-le-dernier-metro.html
Merci pour le partage de liens, Charles Denner est selon mon opinion le plus saisissant parleur d'outre tombe des poèmes de Charles Baudelaire
Supprimerhttp://francomac-livre.blogspot.com/2016/03/charles-baudelaire-la-plaie-et-le.html
https://fr.ulule.com/exposition-charlesdenner/
dans le film l'Aventure c'est l'Aventure, il campe un tireur d'élite qui fait du tir au pigeon sur des PDG, " je blesse mais je ne tue pas, jamais !"
un rappel de ses faits d'arme de résistant, courageux et droit dans sa vie comme au cinéma, rongé par un mal intérieur, mais qui savait être drôle aussi léger d'humeur parfois : L'Aventure, C'Est l'Aventure - Petite leçon de bronzage
https://www.youtube.com/watch?v=DGhTZysvWlg