Slaughterhouse Rulez : L’Internat
Cahiers (du ciné) incendiés, réalisateur anonyme au milieu…
Malcolm McDowell connaît-il cette
comédie britannique horrifique, le montrant à l’époque de If…. (Lindsay Anderson,
1968), citant de surcroît Caligula, personnage qu’il interpréta pour Tinto
Brass, selon le film homonyme de 1979 ? Malgré un dénommé Wallace en commun, « comme
dans Braveheart »,
précise l’intéressé, en dépit d’une explosion d’épilogue, substituée à la
fameuse fusillade finale, les ressemblances s’arrêtent ici, ne sauraient
dépasser le stade du clin d’œil cinéphile. Exit,
la rage de jadis ; bye-bye, la remise
en cause à main armée de l’éducation à l’anglaise balèze. De la public school à la boarding school, à cinquante ans d’écart, les choses changent, l’établissement
devient payant, rural, son terrain souterrain sert à faire de la fracturation,
creusement de saison, forage d’outrage, corrigent les écologistes, pas
seulement du récit. Débuté en mode ethnographique, le métrage trop sage s’oriente
ensuite vers le fantastique, arbore un bestiaire vénère, affiche les renforts
du gore. Nous voici au Royaume-Uni,
c’est-à-dire au sein d’un espace de classes, sens duel, de divisions sociales
et de salles d’enseignement, où l’homosexualité, tout sauf acceptée, sinon à
l’occasion d’intronisations à la con, de bacchanales triviales, relève de la
négation, du non-dit, de l’homophobie, merci au blondinet peroxydé, fasciste en
uniforme. Le suicide d’un adolescent différent, disent les aristos hétéros,
ceci, my dear, ne prête guère à rire,
alors Slaughterhouse Rulez (Crispian Mills, 2018) évacue vite sa
mélancolie, prône la concorde contextuelle plutôt que la lutte marxiste.
Face aux créatures coriaces, voraces,
l’union l’emporte sur l’émotion, la faille infernale enfouit le frère défunt.
« Ducky », Candide délocalisé, amouraché de sa Clemsie pas si
inaccessible, en sus fumeuse, malheureuse, gare aux hygiénistes anti-tabac,
rencontre Blake & The Bat, directeur cynophile, allusion incluse au Goodbye,
Mr. Chips de Sam Wood (1939), idem
scolaire, latiniste. Opus impersonnel,
soigné, signé par un musicien, fils de cinéaste, sympathique et anecdotique
autant que les précédents travaux du tandem
Nick Frost & Simon Pegg, dénombrons Shaun of the Dead (Edgar Wright, 2004),
Hot
Fuzz (EW, 2007), Paul (Greg Mottola, 2011), l’item manque de rythme, jamais n’implique
le spectateur, y compris anglophile, manque de profondeur, un comble au vu du
sujet. On sourit cependant à quelques répliques (auto)ironiques, par exemple
celle sur un pays fichu, pas surprenant, puisque conduit par des crétins, on
apprécie une scène de massacre organique, au bord de l’extatique, Hermione
Corfield en dessous noirs rules, indeed. En résumé, concocté avec un casting choral convaincant, bien que transparent,
la faute à l’écriture, rendez-nous feu John Hughes, cet « abattoir »
venu d’Albion ne casse pas des briques, ne fatigue pas les zygomatiques, tandis
que sa critique d’un système obsolète, reproductif à la Bourdieu,
antidémocratique, orienté vers le fric, économique et chimique, majoritairement
blanc, à l’image du groupe de survivants marchant d’un seul et même mouvement
souriant à l’ultime plan, reste à l’instar du reste à la surface inoffensive.
Les plus indulgents accorderont un « peut
mieux faire » ; les plus exigeants recaleront la copie. Au mitan du sentiment se tient un plaisir moyen, causé par un divertissement dépourvu
d’investissement, de mordant, en widescreen
à défaut de doctrine, de dimanche soir davantage que digne de mémoire.
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