Chasseur blanc, cœur noir

Un métrage, une image : Bacurau (2019) Comédie macabre scandée de cercueils, salut subito à Django (Corbucci, 1966), Bacurau ne vole haut, en dépit de son titre métaphorique et programmatique de local et nocturne volatile. Quant aux clins d’œil adressés à Carpenter, Terre stellaire, morceau en stéréo, nom de l’école, ils ne font jamais sens en soi, loin de là. Pas davantage élève d’Anthony Mann, Mendonça Filho ne dispose hélas ni du sens de l’espace ni de celui de la menace de ses célèbres prédécesseurs. Il ne suffit en résumé d’un objectif anamorphique afin de faire (l’) américain, d’utiliser des volets pour ressusciter le ciné des seventies , d’adopter une dioptrie pour adouber le split screen optique typique d’un De Palma, oui-da. Tourné in situ sans steadicam mais avec un budget à moitié français, créateur de « huit cents emplois », tant tu m’en diras, car la culture comme « identité et industrie », eh oui, dixit le générique ; copro...