Le Policier : Brève rencontre

Suite à sa diffusion par ARTE, retour sur le titre de Nadav Lapid. Après un carton de générique laconique – le titre en hébreu et en anglais, lettres blanches sur fond noir, dualité linguistique et chromatique reprise plus tard par les uniformes et la robe de mariée (celle, aussi, noire comme la nuit ou le deuil, de la révolutionnaire) –, le film s’ouvre sur une route sinueuse dans un paysage désertique, où des hommes en short et lunettes de soleil font du vélo : cette route, sise dans « le plus beau pays du monde » gouverné par « un État abject », ne se trouve pas à Los Angeles et les membres de l’unité spéciale antiterroriste qui la parcourent, un rite parmi plusieurs, ne rêvent pas de faire du cinéma (même s’il succombent volontiers, à l’unisson de leurs adversaires, au narcissisme musclé/armé du miroir), mais Le Policier « suce la roue », comme disent les cyclistes, de Mulholland Drive , lui-même dans le sillage cinéphile et scindé de L’...