La Prisonnière du désert : Mon oncle

Manier la lumière, quitter ses ténèbres… Une première porte, d’abord ouverte, une seconde, ensuite fermée, clôture de l’épopée, accomplie en optique truquée : voici la célèbre boucle bouclée de La Prisonnière du désert (Ford, 1956), film majeur de son auteur, où « un poète de la haine », dixit Scorsese , s’entête à retrouver, durant des années, sa nièce à la fois adorée, détestée, gosse à la Oz, voire survivante à la Anne Frank, fissa transformée en squaw, mais pas trop. Ford filme donc un double retour, il le fait de façon magnifique, pour ainsi dire contrapuntique, considérez, d’une scène à la suivante, spectaculaire et discret, le changement d’axe à cent quatre-vingts degrés. Aussitôt surcadrée, à contre-jour éclairée, part noire de nuit intime, ainsi figurée, signifiée, plus tard à l’assemblée attablée exposée, par un personnage au racisme décomplexé, assumé, une femme s’avance vers un panorama en effet monumental, celui de Monument Valley, précédée en trave...